La méthode de Steve Jackson et Ian Livingstone⚓
Steve Jackson et Ian Livingstone sont inconnus du grand public, mais sont certainement connus par tous ceux qui ont déjà lu des LDVELH[*].
En effet, il s'agit ni plus ni moins que des auteurs du premier LDVELH à part entière, Le Sorcier de la Montagne de Feu, paru en 1982. Seuls ou en duo, alimentant plusieurs séries dont les Défis fantastiques, ils ont fait le bonheur de milliers de fans attendant leurs aventures avec impatience.
Dans une interview, Steve Jackson a décrit leur façon de travailler et de créer leurs livres. En voici quelques extraits significatifs.
A partir de l'article et des éléments ci-dessus, il est donc possible de déterminer des principes directeurs pour la création d'un tel ouvrage :
partager le travail d'écriture (ici, moitié/moitié). Cela revient de fait à s'accorder sur la trame principale puis à s'occuper de l'écriture des étapes chacun de son côté. Cette forme de travail est une véritable collaboration facilement reproductible dans le cadre d'un travail en groupe dans une classe, en partageant l'écriture (et non la scénarisation globale !) de façon équivalente suivant le nombre de groupes au travail.
nul besoin d'un outil numérique pour concevoir la trame d'une histoire interactive, même à 400 paragraphes. Le premier outil applicable est bien le papier et le crayon.
une organisation rigoureuse est nécessaire pour ne pas risquer de tomber des dans incohérences et approximations qui vont tuer l'histoire. Ecrire une histoire interactive est à l'opposé de l'improvisation ! Se lancer dans une écriture sans schéma des étapes et embranchements établi est le meilleur moyen de perdre du temps sans résultat.
la mise en forme vient après le fond. Ce principe des illustrations introduites en dernier est également valable et applicable pour tout ce qui constitue l'apparence d'une histoire interactive numérique : police de caractères, couleur des fonds, images, bruitages, musiques... C'est le texte et l'histoire qui doivent être mis en place en premier, le reste peut attendre.
l'évocation de la "petite touche féminine" n'est pas si anodine qu'il le paraît. Concrètement, cela met en relief le fait que chacun a quelque chose à apporter au fond de l'histoire puisque chacun a sa sensibilité et ses idées propres. Dans un travail en classe, faire des groupes mixtes peut être très enrichissant pour tous.
Les étapes de rédaction⚓
Source : Gaetan Darquié. Ressources libres dédiées au récit interactif.
Les étapes de réflexion et d'écriture :
Poser le cadre général de l'histoire
Décrire les personnages
Développer l'intrigue en fonction des suites alternatives
Un récit = trois niveaux d'écriture (fiction, narration, mise en texte)
Scénariser les interactions (deux valeurs du lien : progression ou description)
Mise en code
Pour aller plus loin :
Imaginer d'autres types de liens
Jouer avec l'aléatoire
Créer d'autres chemins aléatoires